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Poisson d'anévrisme

13 avril 2009

3 avril, 14h48

je rentre dans sa chambre. Elle est là, allongée, branchée, pansée. Ses yeux s'ouvrent faiblement. Elle croise mon regard. "Bonjour". "Comment te sens tu?"

Mal. "Ou as tu mal?"

A la tete. "Tu sais que tu es à Rennes?"

Oui. On me l'a déjà expliqué. Les infirmières me posent des questions, sans cesse, toujours les mêmes. Quel jour sommes-nous? Quel âge avez-vous? Ou sommes-nous? Moi, je croyais que j'etais à la maison puis j'ai bien vu que non. Elles n'arretent pas!

Nous parlons 20mn. Elle semble normale. Je suis surprise et soulagée, si soulagée.

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13 avril 2009

2 avril, 17h30. Je n'ose pas penser

JE n'ose pas et surtout ne veux pas penser. Ne pas penser. Ne pas penser.

13 avril 2009

2 avril, 16h30. Anévrisme et urgences

"Votre mère a subit une embolisation, elle retourne au bloc pour mise en place d'une derivation. Nous allons observer son état et prévenir les spasmes. Les 10 à 15 jours qui vont suivre seront difficiles."

Un médecin très pédagogue nous explique les étapes, croquis à l'appui. Nous écoutons tous , les 4 fils et fille, avec une attention vive et studieuse. Derrière le langage technique, j'essaie de retenir toutes les informations directes et indirectes. Mais que va t-elle vivre ou ne pas vivre? Dans quel état?

1 / Embolisation : une merveilleuse opération consistant à reboucher une artère dans le cerveau sans trépanation en passant par les veines à partir de la cuisse, puis du coup gràce à une sonde.

2/ Dérivation : l'hemoragie cérébrale s'est diffusée dans le liquide rachidien, celui qui tourne autour du cerveau. Elle provoque des pressions et des accumulations. Un drain est posé pour dériver le liquide en surplus.

3/ Spasme : risque de compression des artères avec arret de circulation du sang dans le cerveau et risque de conséquences neurologiques lourdes.

2 avril 2009

2 avril, 14h40. Elle vit.

"L'opération s'est bien déroulée" annonce l'infirmière. Vous pourrez rencontrer le medecin en fin d'après midi. Bref, elle vit.

2 avril 2009

2 avril, 9h10. Programme médical.

Le medecin m'appelle sur mon portable. Je suis dans un hotel à la péripherie de Rennes. Il m'annonce le programme : scanner, opération, bilan. Je raccroche. Je rappelle mes frères. Je raccroche. Vers 11h30, je prends mon premier café.

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2 avril 2009

2 avril, 4h00. Elle m'a vue.

"Tu me reconnais?" , un souffle pour me dire oui. "Tu est fatiguée?". Pas de souffle. "tu veux te reposer?". un souffle. Je quitte la chambre les yeux hurlants de fatigue et d'inquiétude. Mais elle m'a vue.

2 avril 2009

2 avril, 3h30. Hopital Pontchaillou

L'hopital est calme, il est immense. Nous roulons. Ou est-elle ? Question à un homme en blanc. Accès au 3ème étage désert. Une infirmière nous mène dans sa chambre.

1 avril 2009

1er avril 2009, 23h30 - Je quitte PARIS

Scannérisée, analysée, perfusée, ma mère est transférée de Lorient vers Rennes le soir même. A 23h30, je quitte Paris, accompagnée de mon ami, nous roulons.

1 avril 2009

1er avril 2009

Poisson d'avril, poisson d'anévrisme.

Ma mère, 71 ans, est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) vers 18h00, le 1er avril 2009

Ma mère, à 70 ans, a voyagé pour la 1ère fois de sa vie en dehors des frontières européennes, elle est allée au Maroc accompagnée de sa fille, 37 ans, moi même.

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Poisson d'anévrisme
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